Arrêter le sucre ? On en parle avec Camille Pic

On évoque de plus en plus les méfaits du sucre, et pourtant nous n’avons jamais autant consommé. En France, la consommation moyenne atteint environ 35 kg par personne et par an, quand elle n’était que de 5 kg en 1830. Cette progression se reflète dans notre quotidien : beaucoup terminent systématiquement les repas par un dessert, ressentent une envie de sucré au moindre coup de fatigue et peinent à appliquer la modération dès qu’il s’agit de sucre. Ces habitudes traduisent souvent une addiction au sucre devenue banale.

Produits “light” : une fausse bonne idée

Face à ce constat, remplacer les aliments habituels par des produits allégés paraît tentant. Pourtant, ce n’est pas forcément une bonne idée. Le segment “light” est très rentable pour l’industrie, mais ces produits contiennent généralement plus de sucre que leurs équivalents non allégés. La logique est simple : on enlève le gras, on perd du goût, donc on rajoute du sucre pour rendre l’aliment plus appétant. Résultat : malgré l’essor des produits à faible teneur en graisses, on observe une tendance à la prise de poids.

Sucre et sport de longue distance : un vrai ennemi

Si le sucre est problématique dans la vie de tous les jours, il le devient encore plus dans le sport de longue distance. Il entraîne souvent des hypoglycémies et force à manger en permanence pour compenser les chutes d’énergie. Chez les pratiquants d’endurance, ce cercle vicieux fatigue autant le corps que l’esprit et complique la gestion de l’effort sur la durée.

Le mécanisme : moins de sucre, plus d’énergie

Les aliments sucrés présentent un index glycémique élevé (IG). Concrètement, le sucre est libéré rapidement dans le sang, ce qui provoque une forte hausse de la glycémie. Cette hausse entraîne une sensation d’énergie car le glucose alimente les cellules. Mais lorsque la glycémie redescend (une fois le sucre absorbé), on se retrouve à court d’énergie et l’organisme n’a qu’un objectif : remanger du sucre pour se rebooster. C’est le mécanisme classique des montagnes russes glycémiques.

“Arrêter le sucre” : de quel sucre parle-t-on ?

Lorsqu’on parle d’arrêter le sucre, il s’agit en réalité de viser surtout le fructose (ajouté). C’est lui qui :

  • pousse à manger davantage,

  • est stocké directement sous forme de graisse,

  • inhibe la réponse immunitaire,

  • impacte l’équilibre minéral de l’organisme et peut provoquer des carences,

  • impacte la fertilité,

  • est à l’origine de reflux et de troubles digestifs,

  • peut entraîner des montées d’adrénaline, de l’hyperactivité et des troubles de la concentration.

Hommes, femmes : même logique, besoins à respecter

Le mécanisme est le même pour tous. Et il est rappelé que les femmes ont besoin de gras et de protéines, surtout si elles sont sportives. Cette base nutritionnelle aide à mieux gérer l’énergie au quotidien comme à l’entraînement.

Ressources recommandées par Camille Pic

Pour aller plus loin et trouver des outils concrets :

  • ROAR, du Dr Stacy Sims (non traduit à ce jour).

  • J’arrête le sucre, de Sarah Wilson, un guide rempli d’astuces et de recettes pour réduire le sucre et dire adieu aux petites fringales.

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